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Les effets du renouvellement du bail commercial

Les effets du renouvellement du bail commercial

La période triennale dans le bail commercial : comprendre les règles, les exceptions et les pièges à éviter

Le bail commercial , généralement conclu pour une durée de 9 ans, offre au locataire une certaine souplesse grâce à ce que l’on appelle la période triennale. En effet, selon l’article L.145-4 du Code de commerce, le preneur dispose du droit de résilier le bail à l’issue de chaque période de trois ans, soit au bout de 3, 6 ou 9 ans. Ce droit est fondamental, car il permet au locataire d’adapter son activité à ses besoins réels, sans être enfermé dans un engagement trop long.

 

Il est important de rappeler que ce droit est d’ordre public: cela signifie que, sauf cas prévus expressément par la loi, il est interdit d’y renoncer dans le contrat. Les seules exceptions concernent certains types de locaux : les locaux monovalents (par exemple une station-service), les locaux à usage exclusif de bureaux, ou encore les locaux de stockage. Dans ces cas particuliers, la loi autorise que le locataire ne puisse pas résilier tous les 3 ans.

 

Sommaire :

 

I. Comment résilier son bail à l’issue d’une période triennale ?

La procédure est assez simple, mais elle doit être strictement respectée. Pour mettre fin à son bail à l’issue d’une période triennale, le locataire doit notifier son congé au moins six mois avant l’échéance, soit par lettre recommandée avec accusé de réception, soit par acte d’huissier. Un oubli ou un retard peut entraîner la reconduction du bail jusqu’à la période suivante.

 

Par exemple, si un bail a commencé le 1er janvier 2021, la première échéance triennale est le 31 décembre 2023. Le congé devra donc être envoyé au plus tard le 30 juin 2023. Un envoi en septembre serait trop tardif et obligerait le locataire à attendre la fin de la deuxième période, soit décembre 2026.

 

Quant au bailleur, il ne dispose pas du droit de résiliation triennale, sauf cas très particuliers : notamment en présence d’une clause résolutoire (par exemple pour défaut de paiement) ou s’il refuse le renouvellement du bail à l’échéance finale, en respectant la procédure légale.

 

 II. Quels sont les cas où la résiliation triennale n’est pas possible ?

Certaines catégories de baux échappent à la règle triennale. Il s’agit notamment :

– des baux conclus pour une durée supérieure à 9 ans,

– des locaux monovalents,

– des locaux à usage exclusif de bureaux,

– des locaux de stockage.

 

Dans ces situations, la loi autorise que le contrat prévoie l’impossibilité de résilier à chaque période de trois ans. Il est donc essentiel, avant de signer un bail, de bien vérifier la nature des locaux et les clauses contractuelles.

 

Ces cas dérogatoires sont souvent liés à des investissements spécifiques du bailleur ou à des caractéristiques particulières du bien loué, qui justifient une plus grande stabilité.

 

 III. Ne pas confondre résiliation et révision triennale du loyer

Une confusion fréquente existe entre deux notions distinctes : la résiliation triennale (le droit de quitter le bail) et la révision triennale du loyer (la possibilité d’ajuster le montant du loyer tous les trois ans).

 

La révision triennale du loyer est encadrée par la loi, et peut être demandée par l’une ou l’autre des parties. Depuis la loi Pinel, plusieurs ajustements ont été apportés :

– L’augmentation du loyer lors de la révision est plafonnée à 10 % par an pour les contrats conclus ou renouvelés à partir du 1er septembre 2024.

– L’indice ICC (Indice du coût de la construction) a été abandonné au profit de l’ILC (Indice des loyers commerciaux) ou de l’ILAT (Indice des loyers des activités tertiaires), selon l’activité exercée.

 

Ces précisions sont importantes car elles permettent d’éviter des litiges entre bailleur et locataire, notamment sur la portée des hausses de loyer.

 

IV. aux erreurs fréquentes

De nombreux contentieux naissent d’une mauvaise interprétation des règles ou d’un manque de rigueur dans les démarches. Parmi les erreurs les plus courantes, on trouve :

– L’oubli du délai de préavis pour résilier à la fin d’une période triennale,

– L’usage d’un mode de notification non conforme (par exemple un simple mail),

– La confusion entre droit de résiliation et révision du loyer,

– Le fait de refuser un renouvellement sans respecter les règles, ce qui peut entraîner une indemnité d’éviction importante à verser au locataire.

 

C’est pourquoi il est recommandé, pour le bailleur comme pour le locataire, de se faire accompagner par un professionnel, surtout lors des périodes clés du contrat.

 

V. Conclusion

En résumé, la période triennale offre au locataire une souplesse précieuse dans un bail commercial, mais elle suppose de bien connaître les règles et les exceptions prévues par la loi. La révision triennale du loyer, quant à elle, obéit à d’autres logiques et doit être clairement distinguée. Dans tous les cas, la rigueur dans la forme, les délais et la compréhension des textes  est indispensable pour éviter les litiges.

 

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