Conciliation et Mandat Ad Hoc : Solutions Préventives pour Éviter les Crises Juridiques et Financières
Dans un environnement économique instable, marqué par la hausse des taux d’intérêt, l’inflation persistante, les tensions géopolitiques et une réglementation de plus en plus contraignante, les entreprises comme les particuliers patrimoniaux sont de plus en plus exposés à des difficultés financières, juridiques et contractuelles.
Les retards de paiement, les litiges avec des partenaires commerciaux, les dettes sociales et fiscales accumulées ou encore les problématiques immobilières (baux commerciaux, crédits bancaires, charges de copropriété) peuvent fragiliser rapidement une situation et conduire à une perte de contrôle.
Or, le droit français offre des solutions préventives puissantes pour éviter la spirale des contentieux judiciaires et la cessation des paiements : le mandat ad hoc et la conciliation. Ces procédures, prévues par le Code de commerce (articles L. 611-3 à L. 611-16), ont pour vocation d’accompagner les dirigeants et investisseurs dans une résolution amiable et confidentielle de leurs difficultés.
Sur le plan juridique, ces dispositifs offrent une sécurité certaine : le débiteur conserve la maîtrise de la gestion, mais bénéficie de l’appui d’un mandataire ou d’un conciliateur désigné par le président du tribunal. L’intervention est volontaire, souple et n’entraîne pas la stigmatisation d’une procédure collective classique (redressement ou liquidation).
Sur le plan fiscal et social, ces procédures permettent souvent de négocier directement avec l’Urssaf, l’administration fiscale ou les organismes sociaux afin d’obtenir des délais de paiement, des remises partielles ou des échelonnements qui seraient impossibles en dehors de ce cadre.
Sur le plan financier, le mandat ad hoc et la conciliation constituent de véritables leviers de négociation avec les banques, investisseurs et créanciers institutionnels. En rétablissant la confiance grâce à une médiation encadrée par le tribunal, ils permettent de restructurer une dette, de sécuriser un refinancement ou de renégocier un bail commercial lourdement grevé de loyers impayés.
Sur le plan commercial, ces dispositifs favorisent la préservation des relations d’affaires. Plutôt que d’aller vers un contentieux conflictuel et médiatisé, la conciliation et le mandat ad hoc privilégient la recherche d’un compromis durable, qui permet aux entreprises de maintenir leurs partenariats stratégiques et leur réputation sur le marché.
Enfin, sur le plan immobilier, ces outils s’avèrent particulièrement adaptés aux situations où un chef d’entreprise ou un investisseur se trouve confronté à des loyers impayés, des litiges de copropriété ou des pressions bancaires liées à des crédits immobiliers. La conciliation permet d’engager des discussions avec les bailleurs ou les établissements financiers dans un cadre protégé et confidentiel.
Ainsi, loin d’être de simples mécanismes procéduraux, le mandat ad hoc et la conciliation apparaissent comme de véritables outils stratégiques de gestion de crise et de prévention, permettant d’éviter des procédures longues et coûteuses, tout en protégeant à la fois les intérêts patrimoniaux, l’activité économique et la réputation des acteurs concernés.
Sommaire :
- I. Présentation des Procédures
- II. Comparaison avec la Sauvegarde
- III. Indications Pratiques
- IV. Illustrations et Témoignages
- V. Conclusion
I. Présentation des Procédures
A. Le Mandat Ad Hoc
1. Initiation et acteurs compétents
Le mandat ad hoc, prévu par l’article L. 611-3 du Code de commerce, est une procédure de prévention des difficultés accessible à toute entreprise, quelle que soit sa taille ou son secteur d’activité, dès lors qu’elle n’est pas en état de cessation des paiements.
Il est déclenché à l’initiative exclusive du dirigeant, qui dépose une requête motivée auprès du président du tribunal de commerce (pour les sociétés commerciales et artisans) ou du tribunal judiciaire (pour les professions libérales et les associations).
Le président du tribunal désigne alors un mandataire ad hoc, généralement choisi parmi les administrateurs judiciaires, mandataires judiciaires, avocats spécialisés ou experts-comptables. La désignation tient compte de l’expérience du professionnel, de sa neutralité et de sa capacité à conduire des négociations complexes.
Contrairement aux procédures collectives (sauvegarde, redressement ou liquidation judiciaire), le mandat ad hoc :
- n’est pas soumis à publicité au BODACC ou dans la presse,
- ne fige pas les dettes,
- et ne dessaisit pas le dirigeant de ses pouvoirs.
Le chef d’entreprise conserve donc la pleine maîtrise de sa gestion, tout en bénéficiant du soutien d’un tiers neutre et reconnu par le tribunal.
2. Objectifs visés
Le mandat ad hoc poursuit plusieurs finalités essentielles pour la survie de l’entreprise :
a) Stabiliser la situation financière
- Renégociation des dettes bancaires : rééchelonnement des crédits, suspension des échéances, obtention de nouveaux financements.
- Discussions avec les créanciers privés (fournisseurs, bailleurs) : délais de paiement, remises partielles, adaptation des contrats.
- Dialogue avec l’administration fiscale et l’Urssaf : obtention de délais, d’échelonnements, voire de remises gracieuses dans certains cas (intérêts de retard, majorations).
b) Préserver la réputation et les relations commerciales
La confidentialité absolue du mandat ad hoc permet de préserver la confiance des clients, fournisseurs et partenaires financiers. Contrairement au redressement judiciaire, aucune stigmatisation ni rupture contractuelle automatique n’est à craindre.
c) Préparer une restructuration
Le mandat ad hoc peut servir à :
- préparer un plan de continuation (réduction des charges, recentrage sur le cœur de métier),
- organiser une cession partielle d’actifs ou la vente d’une filiale non stratégique,
- restructurer une dette immobilière lourde (ex. : renégociation d’un bail commercial trop onéreux ou refinancement d’un crédit hypothécaire).
3. Intérêt juridique, fiscal, financier, commercial et immobilier
- Sur le plan juridique : le mandat ad hoc protège le dirigeant contre des actions individuelles de créanciers isolés et lui permet de traiter l’ensemble des difficultés dans un cadre négocié, validé par le président du tribunal.
- Sur le plan fiscal et social : il offre un cadre pour négocier avec les administrations fiscales et sociales (impôt sur les sociétés, TVA, cotisations sociales), souvent premières sources de tension.
- Sur le plan financier : il permet de rassurer les banques et investisseurs, car la désignation d’un mandataire ad hoc est perçue comme une démarche de gestion responsable, et non comme un signe de faillite.
- Sur le plan commercial : il contribue à maintenir les contrats stratégiques et à éviter des ruptures brutales d’approvisionnement ou de partenariats.
- Sur le plan immobilier : il permet d’ouvrir des discussions confidentielles avec les bailleurs commerciaux ou les banques en cas de défaut de paiement des loyers ou échéances, sans risquer d’expulsion immédiate ni de saisie des actifs.
En résumé, le mandat ad hoc est un outil souple, confidentiel et sur-mesure, qui permet aux entreprises et aux particuliers fortunés d’anticiper leurs difficultés, de négocier efficacement et d’éviter la spirale contentieuse menant à la faillite.
B. La Conciliation
1. Conditions d’accès et cadre juridique
La conciliation, régie par les articles L. 611-4 à L. 611-15 du Code de commerce, constitue une procédure de prévention destinée aux entreprises qui connaissent des difficultés juridiques, économiques ou financières avérées mais qui ne sont pas encore en état de cessation des paiements depuis plus de 45 jours.
La demande est présentée par le dirigeant devant le président du tribunal de commerce (pour les sociétés commerciales et artisans) ou devant le président du tribunal judiciaire (professions libérales, associations, exploitations agricoles).
Le tribunal désigne alors un conciliateur, généralement un professionnel expérimenté tel qu’un avocat spécialisé, un administrateur judiciaire ou un expert indépendant. Son rôle est de conduire les discussions avec les principaux créanciers (banques, fournisseurs, administrations fiscales et sociales) afin de parvenir à un accord global.
2. Déroulement de la procédure et confidentialité
- Durée légale : la conciliation est ouverte pour une période de 4 mois maximum, renouvelable une fois par décision motivée du président du tribunal, soit 5 mois au total.
- Processus de négociation :
- Étaler ou rééchelonner les dettes,
- Obtenir des remises partielles ou des abandons de créances,
- Réduire ou supprimer les pénalités et intérêts de retard,
- Restructurer des contrats (ex. : baux commerciaux ou contrats de financement).
- Confidentialité absolue : la procédure n’est pas publiée et reste totalement confidentielle. Les éléments communiqués et les propositions formulées dans le cadre des discussions ne peuvent pas être utilisés contre le débiteur en cas d’échec.
Ce caractère confidentiel fait de la conciliation un outil particulièrement attractif pour les dirigeants qui souhaitent éviter une atteinte à leur réputation auprès de leurs clients, fournisseurs, partenaires financiers ou concurrents.
3. Résultat de la conciliation
Deux issues sont possibles :
- Accord amiable simple : signé entre le débiteur et ses principaux créanciers. Il reste confidentiel mais repose sur la confiance mutuelle.
- Accord homologué par le tribunal :
- Le juge vérifie que l’accord met fin aux difficultés et ne porte pas atteinte aux intérêts des créanciers non signataires.
- L’accord homologué bénéficie d’une force exécutoire : il devient opposable à tous et protège le débiteur contre d’éventuelles actions judiciaires.
- Il ouvre droit à certains avantages fiscaux et sociaux, notamment l’exonération des pénalités et majorations de retard en cas de remise ou de rééchelonnement négocié.
4. Intérêts juridiques, fiscaux, financiers, commerciaux et immobiliers
- Juridique : sécurise les négociations dans un cadre légal, évite les procédures contentieuses multiples et permet d’obtenir un accord homologué avec la force d’un jugement.
- Fiscal et social : la conciliation permet de négocier directement avec l’administration fiscale et l’Urssaf, avec la possibilité d’obtenir des plans d’apurement, des exonérations d’intérêts et, dans certains cas, des abandons partiels de créances.
- Financier : les banques sont souvent rassurées par le cadre de la conciliation. La présence d’un conciliateur mandaté par le tribunal crédibilise la demande de restructuration et peut faciliter l’obtention de financements relais ou de nouveaux crédits.
- Commercial : l’accord négocié permet de préserver la continuité des contrats commerciaux essentiels (fournisseurs stratégiques, partenaires technologiques, distributeurs). Cela évite les ruptures brutales qui pourraient aggraver les difficultés.
- Immobilier : les discussions peuvent porter sur la renégociation des baux commerciaux, la réduction temporaire des loyers, le report d’échéances ou même la restructuration d’emprunts immobiliers liés aux actifs de l’entreprise.
En résumé, la conciliation est un outil plus structuré que le mandat ad hoc, mais tout aussi confidentiel. Elle permet d’aboutir à des accords ayant une valeur juridique renforcée et constitue un levier majeur de sauvegarde des entreprises et des patrimoines immobiliers en période de crise.
II. Comparaison avec la Sauvegarde
| Objectif | Public concerné | Condition | Durée | Coût | Confidentialité | Protection créanciers |
| Mandat ad hoc : Négociation préventive | Entreprises en difficulté | Pas de cessation des paiements | Pas de limite légale | Faible | Totale | Non |
| Conciliation : Accord avec créanciers | Entreprises en difficulté | Pas de cessation des paiements | 4 mois (renouvelable) | Modéré | Totale | Non |
| Sauvegarde : Plan de continuation | Entreprises en difficulté | Cessation imminente | 6 mois (renouvelable) | Élevé | Publique | Oui |
Avantages des procédures préventives : rapidité, souplesse, confidentialité.
Limites : absence de protection contre les créanciers, dépendance à leur bonne volonté.
III. Indications Pratiques
1. Cas typiques d’utilisation
Le mandat ad hoc et la conciliation trouvent leur utilité dans une grande variété de situations :
- Difficultés passagères de trésorerie : baisse temporaire de chiffre d’affaires, retards de paiement clients, hausse soudaine des charges (énergie, matières premières, salaires).
- Litiges ou conflits entre associés : blocages dans la gouvernance, désaccords sur les orientations stratégiques, mésententes patrimoniales dans les sociétés familiales ou SCI.
- Restructurations financières : renégociation de dettes bancaires, refinancement d’un projet immobilier, étalement des dettes fiscales ou sociales.
- Conflits contractuels ou commerciaux : rupture brutale de contrat avec un fournisseur ou un distributeur, difficultés avec un bailleur commercial (loyers impayés, charges contestées).
- Sauvegarde d’un patrimoine immobilier : tensions liées à des crédits hypothécaires, procédures d’expulsion ou saisies immobilières évitées grâce à la négociation.
Ces outils ne concernent donc pas uniquement les grandes entreprises : les PME, professions libérales, associations, investisseurs immobiliers et particuliers fortunés peuvent y recourir pour préserver leur activité ou leur patrimoine.
2. Étapes clés de la procédure
- Identification de la difficulté
- Diagnostic interne réalisé avec l’aide d’un expert-comptable, avocat ou conseil en gestion.
- Vérification de l’absence d’état de cessation des paiements depuis plus de 45 jours (condition essentielle pour accéder à la conciliation).
- Choix de la procédure adaptée
- Mandat ad hoc : recommandé pour les tensions limitées ou ponctuelles, nécessitant une médiation souple et discrète.
- Conciliation : préférable en cas de dettes plus lourdes ou de pluralité de créanciers institutionnels, car elle peut déboucher sur un accord homologué par le tribunal.
- Saisine du tribunal compétent
- Dépôt d’une requête motivée devant le président du tribunal de commerce (commerçants, artisans, sociétés commerciales) ou du tribunal judiciaire (professions libérales, associations, particuliers).
- Désignation du mandataire ou du conciliateur
- Professionnel choisi en fonction des enjeux : administrateur judiciaire, mandataire judiciaire, avocat spécialisé, expert indépendant.
- Phase de négociation
- Discussions confidentielles avec les créanciers financiers, fiscaux, sociaux et commerciaux.
- Recherche d’un compromis équilibré : délais de paiement, réduction des pénalités, restructuration contractuelle, réaménagement immobilier.
- Issue de la procédure
- Accord amiable (sans publicité) ou
- Accord homologué par le tribunal (force exécutoire, opposable à tous, valeur juridique renforcée).
3. Intervenants principaux
- Le Tribunal : rôle de supervision, désigne le mandataire/conciliateur, contrôle la régularité de la procédure et peut homologuer l’accord.
- Le Mandataire ad hoc / Conciliateur : tiers neutre chargé de conduire les négociations, rétablir la confiance et proposer des solutions concrètes.
- L’Avocat : véritable chef d’orchestre de la stratégie juridique. Il :
- rédige la requête initiale au tribunal,
- prépare les arguments de négociation,
- sécurise la validité des accords conclus,
- veille à ce que les intérêts du dirigeant ou du particulier soient protégés, y compris sur le plan fiscal, patrimonial et immobilier.
En pratique, le succès d’un mandat ad hoc ou d’une conciliation repose sur une anticipation rapide, un diagnostic précis et un pilotage juridique et financier rigoureux.
IV. Illustrations et Témoignages
Exemple 1 : Une PME du BTP évitant le redressement grâce à la conciliation
Une société du secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP), fragilisée par l’augmentation des coûts des matériaux et des retards de paiement de ses clients publics, accumulait plusieurs centaines de milliers d’euros de dettes sociales (Urssaf) et fiscales (TVA et impôt sur les sociétés).
Grâce à une procédure de conciliation, initiée à temps devant le tribunal de commerce, le conciliateur a pu :
- négocier avec l’Urssaf un plan d’apurement sur 36 mois assorti de la remise des majorations de retard,
- obtenir de la banque principale un rééchelonnement des crédits court terme,
- sécuriser la continuité des contrats en cours, en rassurant les maîtres d’ouvrage sur la capacité de l’entreprise à honorer ses chantiers.
Résultat : l’entreprise a évité le redressement judiciaire, a retrouvé de la trésorerie et a pu se repositionner sur de nouveaux marchés.
Exemple 2 : Une startup résolvant un conflit entre associés par mandat ad hoc
Une startup technologique en forte croissance faisait face à un conflit majeur entre ses deux associés fondateurs : divergence sur la stratégie de levée de fonds et blocage dans les décisions opérationnelles.
Le recours au mandat ad hoc a permis de nommer un mandataire ad hoc neutre, chargé de :
- faciliter la médiation entre associés,
- redéfinir les droits de vote et clauses de sortie dans les statuts,
- préparer une augmentation de capital sécurisée, sans mettre en péril la crédibilité de l’entreprise auprès des investisseurs.
Résultat : le litige interne a été résolu en préservant la confidentialité et la réputation de la startup, évitant ainsi une action judiciaire longue et destructrice pour la valorisation de l’entreprise.
Exemple 3 : Renégociation immobilière via la conciliation
Une société exploitant plusieurs restaurants dans Paris ne pouvait plus assumer ses loyers commerciaux, alourdis par la crise post-Covid. Les bailleurs menaçaient de résilier les baux et d’engager des procédures d’expulsion.
Dans le cadre d’une conciliation, le conciliateur, appuyé par l’avocat de l’entreprise, a obtenu :
- une réduction temporaire des loyers,
- un échelonnement des arriérés,
- une révision des clauses contractuelles permettant une meilleure flexibilité future.
Résultat : la société a pu maintenir son activité dans des emplacements stratégiques et conserver ses emplois.
Challenges fréquemment rencontrés
Malgré leur efficacité, le mandat ad hoc et la conciliation se heurtent parfois à :
- la réticence des créanciers, qui préfèrent agir individuellement plutôt que de négocier collectivement,
- le coût des honoraires (mandataire, conciliateur, expert, avocat), souvent perçu comme un obstacle par les petites structures,
- le manque d’information des dirigeants, qui ignorent l’existence de ces outils et attendent trop longtemps avant d’y recourir.
Témoignage
« Grâce à la conciliation, nous avons pu renégocier nos dettes fiscales et sociales, rassurer nos partenaires financiers et éviter une mise en liquidation qui semblait inévitable. Cette procédure, discrète et efficace, nous a offert une seconde chance. »
(Dirigeant d’une PME de services, accompagné par un avocat spécialisé).
Ces illustrations démontrent que la conciliation et le mandat ad hoc ne sont pas de simples dispositifs juridiques, mais de véritables outils stratégiques de sauvegarde et de négociation, capables de protéger aussi bien les PME traditionnelles que les startups innovantes ou les acteurs immobiliers.
Conclusion
Le mandat ad hoc et la conciliation constituent aujourd’hui des outils stratégiques de prévention pour les entreprises comme pour les particuliers confrontés à des difficultés financières, fiscales, sociales, commerciales ou immobilières. Leur force réside dans leur souplesse, leur confidentialité et leur efficacité : contrairement aux procédures collectives lourdes et stigmatisantes, elles permettent d’anticiper les crises et de négocier des solutions équilibrées, dans un climat apaisé.
Sur le plan juridique, ces procédures offrent une sécurité renforcée : le dirigeant garde la maîtrise de la gestion de son entreprise, tout en s’appuyant sur l’autorité d’un mandataire ou conciliateur désigné par le tribunal. En cas d’accord homologué, celui-ci bénéficie d’une force exécutoire équivalente à un jugement.
Sur le plan fiscal et social, elles ouvrent la voie à des négociations directes avec l’administration fiscale et l’Urssaf, permettant d’obtenir des délais, des remises de majorations ou un plan d’apurement structuré. Ces solutions sont souvent déterminantes pour éviter le basculement en cessation des paiements.
Sur le plan financier, elles facilitent la restructuration de dettes bancaires et le rétablissement de la confiance auprès des partenaires financiers. Les banques, rassurées par l’intervention du tribunal et du conciliateur, se montrent généralement plus ouvertes à des rééchelonnements ou à l’octroi de financements relais.
Sur le plan commercial, elles préservent la continuité des contrats essentiels (fournisseurs stratégiques, clients majeurs, partenaires commerciaux), évitant ainsi des ruptures qui aggraveraient les difficultés.
Enfin, sur le plan immobilier, elles offrent un cadre pour renégocier les baux commerciaux, réviser les loyers ou restructurer les crédits immobiliers. Ces leviers sont particulièrement précieux pour les acteurs du BTP, de la restauration, de l’hôtellerie ou de l’immobilier locatif.
Leur succès dépend principalement de deux facteurs :
- La réactivité du dirigeant ou du particulier, qui doit solliciter la procédure avant que la situation ne devienne irrémédiable ;
- La volonté de négocier de toutes les parties, condition sine qua non pour aboutir à un accord équilibré.
Cabinet Schaeffer Avocats accompagne ses clients à chaque étape :
- analyse de la situation juridique et financière,
- rédaction de la requête au tribunal,
- assistance aux négociations avec les créanciers,
- sécurisation fiscale et patrimoniale des accords.
En privilégiant une approche globale (juridique, fiscale, financière et immobilière), nous permettons à nos clients de transformer une période de tension en une opportunité de restructuration et de rebond.
FAQ : Vos questions sur le mandat ad hoc et la conciliation
1. Quelle est la différence entre mandat ad hoc et conciliation ?
- Mandat ad hoc : procédure souple, confidentielle, sans limite de durée, déclenchée uniquement à la demande du dirigeant. Elle est adaptée aux difficultés ponctuelles.
- Conciliation : procédure encadrée par la loi (durée max. 5 mois), permettant de conclure un accord amiable homologué par le tribunal, avec force exécutoire. Elle s’applique aux situations plus complexes (dettes multiples, tensions fiscales et sociales).
2. Ces procédures sont-elles publiques ?
Non. Elles sont totalement confidentielles. Ni les concurrents, ni les partenaires commerciaux, ni même les salariés n’ont connaissance de leur existence. Ce point est stratégique pour préserver la réputation et la crédibilité de l’entreprise sur le marché.
3. Peut-on négocier avec l’administration fiscale et l’Urssaf dans ce cadre ?
Oui. La conciliation comme le mandat ad hoc permettent de dialoguer avec :
- l’administration fiscale (IS, TVA, impôt sur le revenu),
- l’Urssaf et organismes sociaux.
Ces créanciers publics peuvent accorder des plans d’apurement, remises de pénalités et échelonnements, souvent impossibles à obtenir sans ce cadre légal.
4. Quelles dettes peuvent être concernées ?
Toutes les dettes :
- Bancaires (crédits, découvert, leasing),
- Fiscales et sociales,
- Commerciales (fournisseurs, sous-traitants),
- Immobilières (loyers commerciaux, charges de copropriété, crédits hypothécaires).
La conciliation est particulièrement utile pour restructurer une dette immobilière ou renégocier un bail commercial.
5. Quel est le rôle du conciliateur ou du mandataire ad hoc ?
Ce professionnel (souvent administrateur judiciaire, avocat ou expert) agit comme médiateur neutre. Il :
- anime les discussions,
- propose des solutions équilibrées,
- rassure les créanciers en incarnant un tiers de confiance mandaté par le tribunal,
- aide à rédiger l’accord final.
6. Quelle est la place de l’avocat dans ces procédures ?
L’avocat est indispensable :
- il prépare la requête au tribunal,
- sécurise juridiquement et fiscalement les négociations,
- défend les intérêts du dirigeant dans la rédaction des accords,
- veille à ce que les solutions retenues protègent aussi le patrimoine personnel ou immobilier du client.
7. Quels sont les coûts et délais ?
- Mandat ad hoc : honoraires libres fixés par le président du tribunal selon la complexité. Pas de limite de durée.
- Conciliation : durée max. 5 mois ; honoraires également encadrés par le président du tribunal.
Ces coûts doivent être comparés au risque financier d’un redressement ou d’une liquidation, beaucoup plus élevés.
8. Quels avantages concrets pour un chef d’entreprise ou un investisseur immobilier ?
- Préserver son activité et éviter la liquidation,
- Maintenir la confiance des partenaires financiers et commerciaux,
- Renégocier les dettes fiscales, sociales et bancaires,
- Sauvegarder son patrimoine immobilier (éviter saisie ou expulsion),
- Bénéficier d’un cadre juridique sécurisé et confidentiel.
Cabinet Schaeffer Avocats : nous accompagnons dirigeants, investisseurs et particuliers à chaque étape du mandat ad hoc et de la conciliation pour transformer une crise en une opportunité de restructuration, de rebond et de protection patrimoniale.


