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Droit de préemption du locataire en cas de vente à un prix inférieur à l’offre initiale

Droit de préemption du locataire en cas de vente à un prix inférieur à l’offre initiale

Quand un propriétaire décide de vendre un bien loué, le locataire a souvent un droit spécial appelé droit de préemption. Ce droit vise à protéger les intérêts du locataire en lui permettant d’acheter le bien avant qu’il ne soit offert à d’autres acheteurs.

Ce droit est principalement défini par la loi numéro 75-1351 du 31 décembre 1975 concernant la protection des occupants de locaux destinés à l’habitation, et plus récemment par la Loi Alur de 2014, qui vise à faciliter l’accès au logement et à rénover l’urbanisme. En 2014, la loi Pinel a élargi le champ d’application du droit de préemption pour inclure les baux commerciaux.

Explorons plus en détail ce mécanisme et ses implications.

 

Sommaire :

 

I. Qu’est-ce que le droit de préemption du locataire

Le droit de préemption du locataire trouve son origine dans l’Article 10 de la loi du 31 décembre 1975. C’est un principe juridique qui accorde au locataire d’un bien loué le droit d’acheter ce bien avant qu’il ne soit proposé à d’autres acheteurs. 

Le but principal de ce droit est de protéger les intérêts du locataire en lui offrant la possibilité d’acquérir le logement qu’il occupe, lui évitant ainsi d’être contraint de quitter les lieux en cas de vente du bien.

Les objectifs du droit de préemption du locataire sont multiples :

Protection des droits du locataire : Le droit de préemption garantit au locataire la sécurité de sa résidence en lui permettant d’acquérir le bien qu’il occupe, ce qui lui évite d’être expulsé par un nouveau propriétaire.

Maintien de la stabilité résidentielle : En offrant au locataire la possibilité d’acheter le bien qu’il occupe, le droit de préemption contribue à maintenir la stabilité résidentielle en évitant des changements fréquents de propriétaires et de locataires.

Égalité des chances : Le droit de préemption assure au locataire une chance équitable d’acquérir le bien, sans être désavantagé par rapport à d’autres acheteurs potentiels.

Préservation du logement locatif : En permettant au locataire d’acheter le bien qu’il occupe, le droit de préemption favorise la préservation du parc de logements locatifs en limitant les possibilités de transformation du bien en propriété occupée par le propriétaire.

 

Quelles sont les conditions d’exercice du droit de préemption ?

Pour que le locataire puisse exercer son droit de préemption, certaines conditions doivent être remplies :

Notification au locataire : Le propriétaire doit notifier formellement au locataire son intention de vendre le bien, ainsi que les conditions de la vente, y compris le prix proposé et les modalités de paiement. Cette notification doit être effectuée dans les formes et délais prévus par la loi applicable.

Prix de vente inférieur : Dans le cas spécifique où le bien est vendu à un prix inférieur à une offre initiale, le locataire peut également exercer son droit de préemption. Cela garantit que le locataire n’est pas lésé en cas de vente à un prix inférieur à celui qui aurait été offert par un tiers.

 

Quelle est la procédure d’exercice du droit de préemption ? 

La procédure d’exercice du droit de préemption s’effectue en plusieurs étapes : 

Notification écrite au locataire : Le propriétaire doit informer formellement le locataire de son intention de vendre le bien. Cette notification doit inclure les conditions de la vente, telles que le prix proposé, les modalités de paiement et les délais pour l’exercice du droit de préemption.

Délai pour exercer le droit de préemption : Le locataire dispose généralement d’un délai spécifique pour exercer son droit de préemption. Ce délai peut varier en fonction de la juridiction et des circonstances spécifiques, mais il est généralement de quelques semaines à quelques mois.

Décision du locataire : Pendant le délai imparti, le locataire doit décider s’il souhaite exercer son droit de préemption. Pour ce faire, il peut consulter ses conseillers juridiques ou financiers, examiner ses options d’achat et évaluer sa capacité à financer l’achat du bien.

Notification au propriétaire : Si le locataire décide d’exercer son droit de préemption, il doit informer le propriétaire de sa décision dans le délai imparti. Cette notification doit être faite par écrit et inclure toutes les informations pertinentes, telles que le prix proposé et les modalités de paiement.

Conclusion de la vente : Une fois que le locataire a notifié au propriétaire son intention d’exercer son droit de préemption, les parties doivent conclure la vente conformément aux modalités convenues. Cela peut inclure la signature d’un contrat de vente, le paiement du prix convenu et la transmission de la propriété du bien au locataire.

 

Quels recours en cas de non-respect ?

En cas de non-respect des conditions de préemption par le propriétaire, le locataire dispose de plusieurs recours juridiques pour faire valoir ses droits.

Action en justice pour faire respecter le droit de préemption : Le locataire peut intenter une action en justice pour contraindre le propriétaire à respecter son droit de préemption. Cette mesure vise à contraindre le propriétaire à vendre le bien au locataire conformément à ses droits légaux. Cette action peut être intentée devant le tribunal compétent en matière immobilière ou commerciale, selon la nature du bien concerné.

Demande d’indemnisation pour préjudice subi : Si le locataire subit un préjudice financier ou matériel en raison du non-respect de son droit de préemption, il peut demander une indemnisation au propriétaire. Cette demande d’indemnisation peut couvrir les frais juridiques engagés par le locataire pour faire valoir ses droits, ainsi que tout dommage financier résultant de l’incapacité à acheter le bien conformément à ses droits.

Contestation de la vente : Le locataire peut contester la validité de la vente réalisée en violation du droit de préemption devant les tribunaux compétents. Il peut demander l’annulation de la vente ou demander à être reconnu comme propriétaire du bien, en fonction des circonstances de l’affaire.

 

Quelles indemnisations en cas de non-respect ?

Indemnisation des frais engagés : Le locataire pourrait être indemnisé pour les frais qu’il a engagés en relation avec l’exercice de son droit de préemption, tels que les frais juridiques, les frais de déménagement, ou les frais de recherche d’un nouveau logement.

Indemnisation du préjudice financier : Le locataire pourrait également être indemnisé pour tout préjudice financier subi en raison du non-respect du droit de préemption, par exemple si le bien est vendu à un prix plus élevé à un tiers que celui auquel le locataire aurait pu l’acquérir.

Indemnisation pour trouble de jouissance : Si le locataire a subi un trouble de jouissance en raison du non-respect du droit de préemption, par exemple s’il a été contraint de quitter le logement en raison de la vente à un tiers, il pourrait être indemnisé pour ce préjudice.

Indemnisation pour perte de chance : Le locataire pourrait également être indemnisé pour la perte de chance de devenir propriétaire du bien, si le non-respect du droit de préemption a empêché cette opportunité.

 

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