Résidence principale, secondaire, location : Quelle fiscalité selon l’usage de votre bien ?
Sommaire :
I. Résidence principale
Concernant ce type de résidence, la plus-value réalisée lors de la vente est totalement exonérée d’impôt sur le revenu et de prélèvements sociaux (article 150 U et suivants du Code général des impôts). Pour que cela soit possible, il faut que :
- Le logement doit être la résidence principale au jour de la vente
- Le bien doit être occupé de manière effective (une simple déclaration ne suffit pas)
- Le délai entre le départ du logement et la vente doit être raisonnable (en général, c’est un an).
De plus, les charges liées à l’entretien, aux travaux ou aux intérêts d’emprunt ne sont pas déductibles du revenu imposable et ne peuvent pas donner lieu à une déduction fiscale. Cependant il existe certaines exonérations ou dégrèvements de taxe foncière pour quelques catégories (les personnes âgées ou invalides, les nouveaux propriétaires et certaines communes) sous réserve du respect des conditions pour chaque catégorie. Ces catégories sont prévues aux articles 1390 et 1391 B du Code général des impôts.
II. Résidence secondaire
Contrairement à la résidence principale, la taxe d’habitation est toujours due sur une résidence secondaire (article 1407 du Code général des impôts). Aucun dégrèvement n’est accordé, mais la taxe peut être majorée dans les zones tendues (zones de forte demande locative = article 1407 ter du même code) à travers une surcotisation qui peut être décidée par la commune.
En parallèle, la vente d’une résidence secondaire une plus-value imposable. Celle-ci est soumise :
- À l’impôt sur le revenu (19%) avec une exonération totale après 22 ans de détention
- Aux prélèvements sociaux (17,2%) avec une exonération totale après 30 ans
Les charges liées à l’entretien, aux travaux ou aux intérêts d’emprunt pour une résidence secondaire ne sont pas non plus déductibles et il n’y a aucun avantage fiscal lié à l’occupation ou à la détention.
Enfin, cette résidence secondaire est intégrée à l’actif successoral ou donataire, ce qui la soumet aux droits de succession ou de donation en fonction du lien de parenté et de la valeur du bien (aucun abattement ou avantage spécifique n’est prévu contrairement à certains dispositifs pour la résidence principale).
III. Bien mis en location
En principe, la plus-value immobilière réalisée lors d’une vente d’un bien mis en location est imposable (contrairement à celle réalisée sur une résidence principale). Les biens loués sont soumis au régime général des plus-values immobilières des particuliers. L’imposition ainsi que leur exonération sont identiques à celle des résidences secondaires. Le barème dégressif de l’imposition est aussi identique :
- Concernant l’abattement sur l’impôt sur le revenu, il y a un abattement de 6% entre la 6ème et la 21ème année chaque année, puis 4% la 22ème année et donc une exonération par la suite.
- Concernant l’abattement sur les prélèvements sociaux, il y a un abattement de 1,65% entre la 6ème et la 21ème année chaque année, puis 1,60% la 22ème année, puis 9% entre la 23ème et la 30ème année chaque année et donc une exonération par la suite.
Des exonérations spécifiques existent dans certains cas (ex. : première vente d’un bien autre que la résidence principale sous conditions, vente au profit d’un organisme social…).
Attention, l’administration fiscale est parfaitement apte à requalifier certaines opérations ou situations si elle estime que l’usage du bien ne corrèle pas avec ce qui est déclaré. Quelques exemples :
- Une location meublée régulière peut être requalifiée en activité professionnelle. Dans ce cas, on passe d’un régime des revenus fonciers au régime réel BIC professionnel (bénéfices industriels et commerciaux). Il y a également des incidences fiscales majeures en termes de TVA, cotisations sociales ou amortissements.
- L’administration peut écarter une SCI ou montage juridique abusif, qui est destiné à minorer la fiscalité. Dans ce cas, le régime de l’abus de droit sera appliqué (article L. 64 du Livre des procédures fiscales) avec un redressement et des pénalités.
- Une fausse résidence principale. Ex : un bien brièvement occupé avant la vente pour bénéficier à tort de l’exonération. Une requalification avec une imposition de la plus-value avec des pénalités.